Puisque la Terre est malade, que l’humanité est malade, et que l’actualité attire notre attention sur la maladie, le temps est peut-être opportun de parler de la guérison.
Dans nos médecines, on appelle guérison le retour au « statu quo ante » c’est-à-dire à l’état antérieur à la maladie. Il y a déjà là quelque chose de paradoxal puisque l’état antérieur à la maladie est justement celui qui a rendu la maladie possible. Mais pire encore, constatant leur impuissance à restaurer cet état antérieur nos médecines se contentent habituellement de ce qu’elles appellent la consolidation, c’est-à-dire un nouvel état avec séquelles considérées comme fixées, non évolutives. Bien piètre satisfaction au quotidien, qui à mes yeux indépendamment des considérations économiques, politiques ou administratives représente la cause la plus profonde de la détresse actuelle des médecins confrontés à l’étendue de leur ignorance.
C’est bien ce dont nous sommes témoins dans cette crise sanitaire mondiale où même la Chine et l’Inde ont perdu la référence prioritaire aux connaissances fondamentales de leurs médecines traditionnelles [J’en profite pour rappeler qu’avec la médecine occidentale, la MTC (médecine traditionnelle chinoise) et l’Ayurvéda (médecine traditionnelle indienne) sont les trois corpus de connaissance médicale reconnus par l’OMS (organisation mondiale de la santé)].
On peut donc dire qu’à l’échelle mondiale, nos systèmes médicaux actuels entérinent la maladie comme inévitable et l’impuissance devant la maladie comme normale. Pourtant la définition que la même OMS a donné de la santé à sa création en 1946, et qui n’a pas été modifiée depuis, stipule que « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». La guérison devrait ainsi être comprise comme un processus donnant accès à la restauration de cet état de santé parfaite dont on peut considérer qu’il est notre état originel et notre plein droit.
Si nos médecines actuelles constatent leur impuissance, c’est qu’elles ont justement perdu le lien avec la source de la santé. Dès lors elles ne peuvent plus effectivement faire que du bricolage de réparation périphérique, quand la véritable guérison relève nécessairement d’un processus de réinitialisation, par la vertu de ce que d’aucuns appellent le médecin intérieur.
Comme toute action, la guérison résulte d’une intention. Or nous savons à notre détriment que l’intention volontariste issue de nos aires cérébrales frontales ne donne que peu ou pas de résultats, voire des résultats tellement truffés d’effets secondaires négatifs qu’il aurait été préférable de ne pas en avoir du tout. C’est bien ce qui se passe malheureusement avec nos médecines : elles sont la cause chaque année en France de plus de 30000 décès, ce sera encore cette année davantage que le Covid, avec beaucoup moins de battage médiatique.
Nous savons aussi que nos arrière-pensées ont furieusement tendance à se réaliser malgré nous, c’est là tout le domaine du décodage psychosomatique. Il serait donc intéressant de pouvoir générer une intention de guérison depuis un niveau de fonctionnement encore plus subtil que les arrière-pensées. Or il se trouve que cette intention est bien là en permanence, mais qu’elle est oblitérée par les encombrements du trafic de nos pensées grossières et les dysfonctionnements de notre système nerveux. Disons que notre médecin intérieur envoie son intention 24/24, mais qu’il y a trop de friture sur la ligne. Comment atteindre son cabinet ?
On perçoit bien intuitivement qu’il va falloir amener délicatement la conscience au plus fin du plus fin, remonter subtilement le flot de la pensée jusqu’à ce qu’elle débouche sur « rien d’autre que de la conscience ». De nombreux auteurs, de nombreuses traditions ont de tout temps formulé cela sous diverses approches : dire que l’on remonte à l’Etre, au Soi, au Divin, au Tout … toujours avec majuscule tant on touche là à l’expérience de l’Absolu.
Évidemment, cette perception attentive du plus en plus fin ne peut se faire qu’en silence. L’agitation de l’activité, mais aussi l’agitation du mental, ses questions qui tournent en rond maintiennent l’esprit en surface. Si beaucoup de techniques de relaxation ou de méditation ont montré quelque résultat sur l’amélioration de la santé, c’est bien sûr parce qu’elles réduisent l’activité mentale, favorisent le silence de la pensée et laissent ainsi mieux s’exprimer la voix (re)créatrice du médecin intérieur. Mais peu d’entre elles amènent la conscience au seuil de l’Être et lui font franchir la petite porte de la transcendance.
La tradition védique dit qu’en raison de la structure du système nerveux humain, on peut calculer qu’il existe exactement 112 façons de transcender. Il y a donc de la place pour le respect de la diversité, pourvu que l’expérience soit là : être pure conscience, en éveil sans pensée.
J’ai déjà parlé des caractéristiques neurophysiologiques de cette expérience et de ses répercussions sur la santé individuelle et collective (article). Les études scientifiques montrent aussi que la répétition de cette expérience tend à la stabiliser au sein-même de l’activité, du rêve et même du sommeil profond. Cela se traduit dans l’activité par l’expérience dite de témoignage dans laquelle on ne s’identifie plus à ce que l’on pense, à ce que l’on dit ou à ce que l’on fait.
Qui est Je ?
Je suis la conscience qui fait une expérience, je suis l’Être qui s’expérimente lui-même dans l’ici et maintenant sous une forme particulière et passagère. C’est cela la réinitialisation, le retour à la Source, le bain quotidien dans le pouvoir (re)créateur de la Nature, la visite gratuite chez le médecin intérieur. A cet endroit son intention devient la nôtre. Il n’y en a pas de plus subtile, donc ce sera toujours la plus puissante.
Ainsi guérir est à la fois simple et malheureusement inhabituel pour nous, qui avons été formatés appris à nous creuser la cervelle pour trouver des solutions toutes plus imparfaites les unes que les autres.
Dans le vocabulaire des neurosciences actuelles, on dirait que la guérison n’appartient pas au domaine de la Conscience Analytique Cérébrale, mais à celui de la Conscience Intuitive Extraneuronale, celle dont on a montré qu’elle préexiste et survit au cerveau lui-même, celle qui ressemble assez à ce qu’on appelle l’âme, et qui est responsable de toutes les guérisons inexpliquées, voire miraculeuses.
À ce compte-là, si on y pense, toutes les guérisons vraies même les plus ordinaires ne peuvent être que miraculeuses, puisqu’elles font appel à l’intention du Créateur en nous.
La tradition védique dit que pour résoudre un problème il faut sortir du problème, pour sortir de l’ombre il suffit d’allumer la lumière. Pour guérir de la maladie individuelle ou sociale, rendez-vous directement au distributeur automatique de santé dont nous avons la clé au cœur même de notre conscience, dans un fonctionnement intégré de notre système nerveux, par la porte de la transcendance.
Article de Michèle Raulin
Michèle Raulin est Dr en médecine, psychothérapeute avec une longue expérience sur le terrain.
Elle n’hésite pas à enrichir ses connaissances médicales avec des approches traditionnelles comme l’Ayurveda, l’aromathérapie, l’astrologie, etc. pour retrouver l’aspect holistique de l’être humain.
Pour en savoir plus
Le site du Dr Raulin
Transcendance, éveil et conscience d’unité
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