En 1990, lorsque Maharishi apprend que l’URSS va être disloquée et que les pays membres deviennent autonomes, il se dit concerné par l’avenir du bloc de l’Est. Il organise alors une grande réunion avec les Purushas.
« Il est important que nous allions là-bas le plus vite possible », annonce-t-il, « car ils vont faire l’expérience de la liberté, et ce de façon soudaine. Et avec la liberté, viennent les prises de décision. Il faut qu’il y ait cette expérience de béatitude à la base de leur fonctionnement pour que leurs choix soient évolutifs. Il leur faut l’expérience de la transcendance. »
Un homme allait jouer un rôle majeur dans la propagation de ce message auprès des pays de l’Est et plus particulièrement la Russie : le Dr. Nikolaï Nikolaievitch Lyubimov.
Directeur du laboratoire de neurocybernétique de l’institut du cerveau de l’URSS qui siège à Moscou, membre de l’Académie des sciences médicales de Russie, conseiller au ministère de la défense, c’était un scientifique de premier plan, reconnu pour être à la pointe dans ses recherches sur le fonctionnement du cerveau : il explore de nouvelles approches comme les méthodes de méditation.
Et c’est ainsi qu’en 1991, il répond favorablement à l’invitation qui lui est faite de visiter l’Université Védique Maharishi à Vlodrop en Hollande pour effectuer ses tests EEG sur les Purushas.
Les premiers résultats sont à ses yeux extraordinaires : il n’a jamais vu de telles réponses cérébrales. Il décide alors de mener en priorité une recherche plus approfondie qui mettra en évidence ce qu’il appellera plus tard « la mobilisation des ressources latentes du cerveau ».
Il prouve ainsi que l’expérience de transcendance procurée systématiquement par la MT permet de développer les ressources du cerveau humain. Ce qui est le fondement de tous les bienfaits enregistrés par la MT dans les domaines psychologique, physiologique et comportemental.
Ce n’est qu’après avoir énoncé ces principes et terminé sa recherche qu’il apprendra la MT.
Mais Lyubimov n’était pas uniquement un chercheur de laboratoire. C’est aussi un homme de terrain qui va à la rencontre des dirigeants pour démontrer le bien fondé de ses recherches et leur utilité au niveau social.
Il trouve fascinantes les avancées scientifiques que la MT peut amener et décide une tournée des pays de l’est pour annoncer ses résultats.
C’est à Moscou que je l’ai rencontré, avec Avinoam et Milovan, et au cours des années passées ensemble, nous avons appris à mieux le connaître et l’estimer. Nous avons eu le privilège de travailler en équipe, avec celui que nous appelions « le Professeur », pour faire des présentations à des ministres, des parlementaires, des politiciens.
C’était un personnage hors du commun, qui avait voué sa vie à la quête de la Connaissance. La science était son chemin d’investigation et d’évolution. Il ne transigeait pas avec cela. Certains ont pu même être bousculés par sa manière de faire.
Il nous avait ainsi raconté que plus jeune, lors d’un symposium international hors de l’URSS, il avait été approché par les américains qui étaient prêts à tout mettre à sa disposition -finances, matériel, collaborateurs, staff- pour son transfert à l’ouest. Il avait répondu en brandissant devant leurs yeux, sa carte du parti communiste et en déclamant : « J’aime mon pays !»
De même, le Ministre de la santé russe l’a rencontré à maintes reprises pour lui proposer la direction de l’Institut de recherche sur le cerveau mais il a toujours refusé. « Trop d’administration » me disait-il , « ce qui m’empêcherait de poursuivre mes recherches et de travailler avec Maharishi. »
Tous ceux qui ont pris part aux banquets donnés à Vlodrop pour honorer le Dr Nader pour sa découverte (sur le Veda dans la physiologie humaine), se souviennent des discours du Professeur Lyubimov. Comme un vrai russe, il savait se réjouir de la vie et célébrer. Debout, le verre levé pour porter un toast, il faisait vibrer la foule rassemblée, et dans sa main, le jus de fruit bio devenait alors comme un verre de vodka que chacun buvait à la santé du Dr Nader.
Le plus touchant reste sa relation avec Maharishi : un mélange d’estime et d’affection réciproques.
Lyubimov voyait avant tout, en Maharishi, un scientifique. « Il est le seul à avoir la compréhension du fonctionnement total du cerveau » répétait-il avec admiration, « et il parle mieux que ses élèves. » ajoutait-il en riant.
Lyubimov avait du mal avec les manières de faire à l’indienne qui entouraient Maharishi, trop approximatives pour lui. Un jour que je le taquinais sur ce point, je lui faisais remarquer que Maharishi aussi était indien.
« Pas du tout ! » me répondit-il aussitôt. « Maharishi n’est pas indien. Il est universel! »
Quand Maharishi le recevait à Vlodrop, il attendait la fin des meetings pour le rencontrer en tête-à-tête. Et à ses dires, c’étaient toujours des discussions tardives sur la profondeur de la connaissance védique et ses applications.
Il nous a ainsi raconté qu’avant son retour pour la Russie, Maharishi l’avait reçu en privé et à son départ lui avait offert une rose. « Mais j’ai été très rapide » a-t-il ajouté, les yeux pleins de malice. « J’ai pu attraper sa main. » Puis, avec étonnement : « Maharishi a vraiment beaucoup d’énergie dans les mains ! »
Une pensée pour le Professeur Lyubimov qui reste à jamais dans notre mémoire comme celui qui avait su développer… les ressources latentes du cœur.
« Jay Guru Deff »
Yves
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14 août 2016 à 17 05 41 08418
Rendre hommage à un scientifique d’un tel niveau est une excellente idée. Elle met aussi en valeur les recherches faites à l’Est et dont on n’aura pas toujours l’occasion de parler.
27 août 2016 à 19 07 47 08478
Très bon article. Merci Yves.